Fragmentation

Lorsque l’on réalise des travaux de marqueterie, il arrive souvent que l’on cherche sans succès tel ou tel placage permettant de rendre une impression particulière. Or cette méthode permet d’obtenir des effets remarquables et originaux – la seule limite étant, pratiquement , l’imagination de l’artiste !

Il est fréquent que l’on soit amené à rechercher un effet de matière, par exemple, dans la représentation d’une rue pavée, d’un mur de briques, d’un plumage, d’une fourrure, de buissons, d’herbe, de bac de fleurs… Si l’on ne trouve pas le placage qui correspond exactement à l’effet de matière que l’on recherche, la seule issue consiste à ,créer soit-même l’effet en question. C’est ainsi dans le cas d’une représentation de buissons, de fleurs ou de feuillages en marqueterie, on coupe de petits fragments dans plusieurs placages de teintes différentes—notamment les loupes.

Fragmentation

Cette technique n’a rien de compliqué. Tout d’abord, on coupe le placage en bandes de 2 mm (ou même moins) en fil de travers de manière qu’elles se laissent casser facilement.

Ensuite, on forme de petits paquets de bandes que l’on coupe au couteau ; il s’agit en fait de les hacher en fragments de 1 mm. Certains n’hésitent pas à les faire passer au mixeur pour obtenir des pièces plus petites encore. On range les fragments par couleur, dans des petits pots.

Application des fragments

Ouvrez d’abord une fenêtre dans un placage et fixez une bande de papier gommé au revers. Placez le placage sur une surface plane et ferme ( panneau d’aggloméré mélaminé ) et répandez-y, un peu de colle vinylique. Répandez alors les fragments dans l’ouverture en les tassant bien et en pressant avec un outil arrondi.

Recouvrez le tout d’une cale en bois que vous frappez gentiment à l’aide d’un marteau de manière à faire sortir l’excès de colle. Ensuite couvrez votre btravail d’un papier ciré ou d’une feuille de polyéthylène. Placez un panneau sur le dessus et serrez le tout pendant une heure, le temps que la colle prenne.

Retirez le panneau et, si nécessaire, appliquez davantage de colle pour ajouter une nouvelle couche de fragments , de manière à remplir les interstices. A l’aide d’une lame de couteau trempée dans l’eau chaude, raclez le dessus pour obtenir une surface lisse.

Couvrez à nouveau de papier ciré ou dune feuille de polyéthylène et serrez comme précédemment ; attendez deux jours pour que le séchage soit complet. Ensuite effectuez un ponçage pour égaliser la surface de fragments. Et vollà , vous avez une feuille de placage personnelle ; Traitez le tout comme un placage ordinaire.

Les fragments que l’on utilise peuvent être d’une même essence quand on recherche une teinte unique, par exemple , dans le cas d’une rue pavée ou d’un mur de pierres, ou provenir de placages de diverses couleurs de manière à créer un effet de « mosaïque », comme dans le cas d’un sentier forestier.

Pour un feuillage, alors qu’un simple placage teint en vert manque généralement de naturel, des fragments assemblés donnent une masse non homogène, nettement plus réaliste. De plus des sujets fortement éclairés exigent des effets de bleus et de verts qui ne deviennent possibles qu’avec l’utilisation de cette technique. On pourra , par exemple, représenter un mur couvert de lierre, en partie dans l’ombre et en partie dans la lumière, en utilisant des fragments de placage teinté en vert et de placages naturels rouges, bruns et jaunes…Pour les bacs à fleurs sur les maisons c’est idéal.

Maintenant à vous , soyez artiste !